
Simone en a gros sur le cœur, alors que la retraite arrive dans 2 mois, elle réalise qu’elle n’a violenté aucune personne âgée en 44 ans de métier.
J’ai commencé ce métier en 1975.
A l’époque tout allait bien, il y avait du personnel en nombre, moins de résidents, les moyens logistiques et financiers adéquat. Bref, personne ne violentait personne, l’ambiance était bonne.
Au fur et à mesure, j’ai vu les conditions de travail se dégrader d’années en années, et avec, les conditions de vie des pensionnaires.
Dans ces conditions, un personnel à bout et des pensionnaires ronchons, les coups finissaient par partir, et j’ai vu des collègues péter des plombs souvent.
Cette tentation, je ne l’ai jamais eu, mon tempérament, l’expérience, je ne sais pas, mais ça n’est jamais venu.
Dans 2 mois, je serais à la retraite, et j’éprouve une profonde tristesse de ne pas réussir moi aussi à sauter le pas, à pouvoir ressentir ce que je percevais comme soulagement chez mes collègues qui venaient de pousser une octogénaire, cette plénitude dans le visage.
Simone D. Maison de le retraite Dernière Demeure à Sète
